Albert Séverin Roche
Albert Séverin ROCHE est le combattant français le plus décoré de la Première Guerre mondiale. Il est dénommé « premier soldat de France » par le général FOCH en personne. Pendant la guerre, il réussit l’exploit de capturer 1180 soldats allemands à lui tout seul. Ce héros de la Première Guerre mondiale a combattu au Sudelkopf.
Une vie hors du commun
Albert ROCHE grandit à Réauville dans la Drôme, il est le troisième fils d’une modeste famille d’agriculteur. Âgé de 19 ans lors de la mobilisation générale de 1914, il est réformé par le conseil de révision de l’armée française qui estime qu’il est trop chétif.
Mais le jeune homme au caractère trempé persiste et est finalement affecté au 30ème Bataillon de chasseurs. Considéré comme une tête-brûlée, son incorporation se passe mal. Il désobéit à ses supérieurs et finit en prison pour avoir tenté de s’enfuir.
Albert ROCHE au « doigt » du Sudel
Le 3 juillet 1915, il est affecté au 27ème Bataillon de chasseurs Alpins, une unité d’infanterie surnommée « diables bleus » par les Allemands. Les affrontements sur le Front des Vosges sont d’une rare violence. Albert se retrouve être le seul survivant de sa position au « doigt » du Sudel, tous ses camardes ont été tués. Il met alors en joue tous les fusils des morts avec lesquels il tire alternativement. Grâce à ce stratagème, les Allemands pensent avoir affaire à toute une garnison et prennent la fuite.
Héros de la Première Guerre mondiale
Engagé dans l’Aisne, il est volontaire pour détruire un nid de mitrailleuses. Rampant à travers les barbelés, il parvient à neutraliser tout seul à coup de grenades une dizaine de soldats Allemands. Il finira par ramener les mitrailleuses ainsi que 8 prisonniers à sa base.
Volontaire pour de nombreuses missions de reconnaissance, il se fait capturer par l’ennemi mais parvient toutefois à tuer son interrogateur et à faire ce jour 42 autres prisonniers qu’il ramène à l’arrière, ainsi qu’un camarade blessé qu’il porte sur son dos.
Lors de la bataille du Chemin des Dames, il rampe pendant six heures sous le feu ennemi pour aller sauver son capitaine qui gît au milieu du champ de bataille. Il arrive à traîner le corps de son camarade grièvement blessé jusqu’à leur base. Épuisé par cet immense effort, Albert finit par s’endormir dans un trou de guetteur. Il est finalement réveillé par une patrouille qui le prend pour un déserteur. Sans témoin pour défendre sa version, il est envoyé au cachot et doit être fusillé dans les 24 heures pour « abandon de poste sous le feu ». Alors qu’on emmène Albert sur le peloton d’exécution, le capitaine tout juste sorti de son coma témoigne en faveur du soldat et empêche son exécution.
Après la guerre
Les faits d’armes se succèdent jusqu’à la victoire de 1918. En quatre ans, Albert ROCHE aura été blessé 9 fois et aura fait un total de 1180 prisonniers allemands. À 23 ans, il est présenté par le généralissime FOCH devant une immense foule sur le balcon de l’hôtel de ville de Strasbourg comme étant le « premier soldat de France », le libérateur de l’Alsace.
Le 11 novembre 1920, il porte avec sept de ses camarades le cercueil du Soldat Inconnu sous l’Arc de Triomphe à PARIS.
Albert retourne ensuite chez lui dans le Vaucluse où il travaille modestement comme cantonnier. En avril 1939, il est renversé par une voiture en sortant du travail alors qu’il descend d’un autocar. Il décède le 14 avril 1939, à l’âge de 44 ans, à l’hôpital Sainte-Marthe d’Avignon.
Publié par Roman Misslin le 18/03/2021 dans la rubrique « Personnages ».