Ogive empennée pour obusier Brandt
En 1914, Edgar BRANDT, le concepteur de l’obusier du même nom, possédait à Paris un atelier de ferronnerie d’art. Il s’engage dès le début du conflit au 153e Régiment d’Infanterie de Toul. On lui confère un rôle d’observateur dans le secteur du front de l’Est.
Très rapidement s’installe la désastreuse guerre de tranchées. Edgar BRANDT déplore l’insuffisance des moyens de l’armée française face à un ennemi solidement retranché et lourdement armé. Il met à profit son imagination pour établir les plans d’un mortier pneumatique. L’originalité du système est que son fonctionnement est basé sur l’emploi d’air comprimé pour tirer le projectile. Il conçoit également une ogive empennée pour son mortier.
Ogive pour obusier Brandt
J’ai retrouvé sur le champ de bataille du Sudel, en aval du « doigt » du Sudel, direction Kohlschlag, les restes d’un projectile de 60 mm type A 1915.
Les obus de mortier pneumatique Brandt se composent de trois parties :
- Le corps en fonte de l’ogive avec pré-fragmentation interne ;
- La fusée détonateur percutante en laiton ;
- L’empennage quadripôle en tête, c’est-à-dire 4 ailettes en tôle montées sur un bouchon fileté.
Les caractéristiques de l’ogive empennée
Le calibre de 60 mm pèse 950 g et mesure 215 mm de long. Il contient 120 g charge explosive (cheddite) et peut se fragmenter en cent morceaux lors de l’explosion. C’est un projectile peu sensible au vent, qui peut atteindre une portée de 400 mètres. En outre, le système de mortier pneumatique Brandt permet un maniement très sûr.
Publié par Roman Misslin le 10/05/2024 dans la rubrique « Armes ».