Tôle Métro
La tôle ondulée cintrée est un élément de construction utilisé par L’Empire allemand dès la fin du XIXe siècle. Aussi appelée tôle Métro par les Français, elle sera largement utilisée lors de la Première Guerre Mondiale, et même après.
Au cœur des bois du Sudel, on découvre des camps fantômes fait de blockhaus en ciment. Lorsque le front se stabilise à l’automne 1914, les Allemands ont immédiatement installé des positions défensives appelées Stützpunkte. Ils utilisent le béton pour remplacer les matériaux traditionnels, trop fragiles face à des armes de plus en plus puissantes.
Le coffrage des blockhaus est souvent fait de tôles présentes sur le front. Ces tôles ondulées sont employées pour la protection des pièces d’artillerie et des stocks de munitions. Des ingénieurs effectuent des essais de résistance et de comportement de matériaux.
Les tôles cintrées conçues par l’armée allemande sont protégées avec un revêtement anti-corrosion. On ne peut qu’être admiratif devant la qualité du galva ! Mais au milieu du conflit, les besoins sont tels que les nouvelles tôles sont simplement recouvertes d’un apprêt anti-rouille.
Les constructions réalisées en tôles ondulées cintrées forment un demi-cercle, assemblé les uns aux autres par un système de crochets, ce qui permet de réaliser des constructions de longueurs variables. Une fois la structure assemblée, les tôles Métro étaient recouvertes de pierres, de terre ou de béton. Elles étaient le plus souvent intégrées dans une construction maçonnée servant ainsi de coffrage perdu.
Contrairement aux tôles allemandes galvanisées, les tôles Métro françaises sont moins bien protégées contre la corrosion. De ce fait, on retrouve beaucoup d’abris écroulés sur l’ancienne partie française du champ de bataille du Sudel.
Publié par Roman Misslin le 18/04/2022 dans la rubrique « Bunkers ».