Les Français consolident leurs positions au versant du Sudelkopf. Les artilleurs allemands bombardent avec intensité les positions françaises. Des offensives vont êtres réalisées au niveau de la ferme du Sudel, au sommet de la crête et au Sudel III.
Attaque de la ferme du Sudel
1 janvier 1915 – Les Allemands répliquent aux nombreuses attaques lancées par les soldats français. Les offensives seront répétées lors des dix premiers jours de cette nouvelle année de guerre. Les artilleurs allemands bombardent les tranchées françaises avec leurs canons de 77mm FK 96.
25 janvier 1915 – Les bataillons français se lancent à l’assaut des troupes établies autour de la ferme du Sudel. Les Allemands répondent en mitraillant la vague de soldats. Cette opération laisse sur place plus de 100 morts et 75 blessés du côté français.
Voyant leurs camarades tomber par dizaines, les soldats se replient au Sudelkopf ; sommet du Sudel également appelé le « doigt » du Sudel par les Français, et laissent la ferme aux mains des Allemands. Le haut commandement français estime la position d’une extrême importance. Il ordonne de renforcer le dispositif et de construire des abris à l’épreuve des obus.
28 janvier 1915 – Pendant les travaux visant à renforcer les tranchées, les Allemands vont bombarder la ligne française, faisant 20 morts et 55 blessés.
Au doigt du Sudel
Attaque française, des efforts sur-humains
11 février 1915 – Le 24ème bataillon de chasseurs alpins progresse en direction de la ferme du Sudel. Les efforts considérables des Chasseurs Alpins vont permettre de s’emparer de la « Feste Crailsheim » au-delà de la ferme du Sudel. Cependant, 75 soldats sont blessés et 27 hommes trouvent la mort dans cette avancée. Le bilan du côté Allemand est de 50 tués.
Du 12 au 16 février – les Français pilonnent les positions allemandes du Sudel.
17 février 1915 – Après une préparation d’artillerie intense, les Français s’élancent vers le sommet de la montagne pour s’emparer du « doigt » du Sudel.
Les Allemands sont surpris par cette attaque. Au dessus de la ferme, un réseau très dense de fils barbelés a été installé pour empêcher les Français d’avancé. De plus, les pentes sont raides, ce qui rend les positions allemandes très difficile d’accès.
Pourtant les chasseurs du 6° B.C.A, dans une lutte acharnée, vont faire fuir les soldats allemands. Les Français s’emparent des abris ennemis au sommet du Sudel et retournent les dispositifs mis en place contre les Allemands.
Les Allemands se rétablissent à 100 mètres de leurs positions perdues, en aval du sommet, vers le Holzwasen.
Le bilan de cette attaque est de 16 soldats tués et 96 blessés côté français.
Réplique allemande, des bombardements intenses
Jusqu’au 27 février – Les sapeurs français s’emploient à construire des nouveaux abris et à consolider les abris volés aux Allemands. Ils ouvrent un sentier muletier qui leur permet d’approvisionner les positions conquises.
La neige se remet à tomber sur le champ de bataille du Sudel. Le froid est très vif !
Mars 1915 – Le 1ère brigade de chasseurs alpins arrive sur le terrain et remplace la 115ème brigade qui s’était établie au Sudel. L’artillerie est renforcée par plusieurs batteries. Des obus français de 90 mm, 95 mm, 155 mm long et 155 mm court ainsi qu’une batteries de 255 mm sont préparés.
20 avril 1915 – Les Allemands bombardent les secteurs français.
23 avril 1915 – Les obus allemands pleuvent sur les positions françaises. Les bombardements ennemis se prolongent sur 5 longues heures.
25 avril 1915 – À tous calibres confondus, les Allemands continuent d’envoyer des bombes pendant plus de 8 heures, sans interruption !
Les pertes sont très sérieuses du côté français. Impossible de définir combien de soldats sont morts durant cette période de bombardement.
Le fortin du Sudel III
Le troisième point de contrôle du Sudelkopf
29 avril 1915 – Les artilleurs français fracassent le bunker du Stützpunkt 3 ; un immense fortin en béton armé construit par les allemands au Sudel III.
27 mai 1915 – Le 5ème B.C.A passe à l’attaque et réussit à s’implanter en direction du Judenhut.
9 juin 1915 – Les Allemands tirent des obus depuis le Hartmannswillerkopf sur les positions françaises du Sudelkopf. Au même moment, les deux armées se font face au niveau du Sudel III.
10 juin 1915 – Les Allemands bombardent les Français depuis Sainte Anne.
Les températures augmentent considérablement. Après une période intense d’affrontement, le calme va revenir sur le champ de bataille du Sudel jusqu’en juillet 1914.
Une pluie d’obus
6 juillet 1915 – Durant toute la matinée, les bombes allemandes s’abattent sur le Sudel III. La tranchée française qui descend du Sudel III vers la ferme du Sudel est totalement détruite. Tous les abris sont dévastés autour des positions françaises.
Les bombardements d’une extrême violence ont bouleversé le paysage. Le secteur est ravagé. Les Allemands attaquent et reprennent 50 mètres aux français au niveau du Sudel III.
Dans la nuit, les Français contre-attaquent et reprennent leurs positions, qui sont toutefois complètement détruites.
Les pertes françaises s’élèvent à 23 morts et 31 blessés.
Le mois de septembre restera calme, permettant une préparation d’artillerie intense du côté allemand.
Chaos sur l’ensemble des positions
Positions disputées
14 octobre 1915 – Les Allemands tirent en direction des lignes françaises, mais leur attaque est arrêtée par un contre-feu nourri.
19 octobre 1915 – Les bombardements sont réitérés, détruisant plusieurs tranchées françaises. Les Allemands avancent de 100 mètres, mais la riposte ne se fait pas attendre. Les Français chassent immédiatement l’adversaire. Les positions sont totalement reconquises.
On compte 21 tués et 18 blessés. Environ 2318 obus ont été tirés par l’armée française sur le Sudel.
Le retour de l’hiver
Les tirs de précision français éliment quelques soldats au Stützpunkt 0 près de la Feste Crailsheim. Au même moment, des échanges violent confrontent les deux armées au Sudel III. Depuis le sommet de la montagne, les Français tirent sur les bunkers allemands.
8 novembre 1915 – Les premiers flocons de l’hiver 1915 tombent sur le Sudelkopf. L’activité se réduit à cause de mauvais temps ; les chutes de neige remplacent les chutes de bombes sur le front des Vosges.
12 décembre 1915 – Bombardement allemand sur les positions françaises au « doigt » du Sudel.
18 décembre 1915 – Bombardement Français sur la Feste Crailsheim au niveau du Stützpunkt 1.
Entre Noël et nouvel an, un cessez-le-feu total entre les deux belligérants marquera la fin de cette terrible année. Mais la trêve de Noël en 1915 ne s’éternisera pas au-delà des Fêtes et la guerre reprendra dès janvier 1916.