Sur le versant rocheux, les Allemands poursuivent la construction de blockhaus bétonnés (SP0, SP1, SP2). Ils s’établissent sur différents points de contrôle appelés Stützpunkte. La configuration du terrain leur permet de construire un système de tranchées et de galeries qui relient les abris les uns aux autres.
Tempête en hiver 1916
Du 1er au 3 Janvier 1916, la neige tombe abondamment sur le Sudelkopf.
4 Janvier 1916 – Les Français interceptent une patrouille Allemande au « doigt » et refoule l’ennemi à coup de grenades.
Dans une note à diffusion générale, l’État-major Français insiste sur l’importance stratégique du Sudel.
Du 15 au 24 Février, une grosse tempête accompagnée de bourrasque de neige s’abat sur les Vosges.
Rappelons que la force du vent est importante pour l’artillerie française. En effet, les mortiers de type « Crapouillot » à ailettes pouvaient êtres détournés de leur trajectoire par la force du vent. Le risque que le Crapouillot revienne à son expéditeur et qu’il s’écrase dans les rangs Français est très élevé.
25 Janvier 1916 – Les Allemands bombardent vers le « doigt » et sur le Kohlschlag. Au même moment, l’aviation ennemie large des flèches sur les tranchées Françaises.
Le réseau de galeries Allemandes
L’arrivée des diables rouges
Le légendaire régiment d’infanterie n°152 arrive au Sudel. Suite aux affrontements sur le Hartmannswillerkopf, le 15/2 de Colmar marquera l’esprit des forces ennemies. Il sera même surnommé « régiment des Diables Rouges » par les Allemands.
La destruction du fortin au SP1
Sur le « doigt » du Sudel, le système défensif français constitue une véritable enclave dans les lignes Allemandes. Les Français s’établissent solidement au sommet du Sudel. Cela leur permet de s’approcher à moins de 50 mètres du premier Stützpunkt et du fortin qui se trouve en avant du Stützpunkt 1.
Bien décidés à le détruire ce bunker ennemi, les Français bombardent le fortin avec précision. Près d’une tonne de bombes « AAZEN » et « CELLERIER » pulvérisent l’abris du Stützpunkt 1.
Les Allemands ripostent par des tirs d’obus. Le système défensif Français est durement éprouvé. De nombreuses tranchées s’effondrent et la plupart des abris sont détruits.
Les dégâts sont nombreux de part et d’autre. Les sapeurs des deux camps s’évertuent à réparer les dommages causés par les bombardements.
Conclusion de l’État major Français
Les positions Allemandes du Sudel III sont imprenables. Des grandes salles ont été creusées dans la roche par les sapeurs Allemands. Elles sont toutes reliées par un réseau de galeries qui aboutissent aux différents Stützpunkte.
Grâce à la qualité de ces abris, les Allemands n’ont subi que des pertes minimes par rapport à l’intensité des bombardements Français.
Bombardements sur le « doigt »
Du 12 au 19 Avril, le front se fige sous une neige abondante.
Du 20 Avril au 2 Mai, les Allemands pilonnent sans cesse les positions du « doigt » au sommet du Sudelkopf. Dans la journée, 3 soldats Français perdent la vie au combat.
Tout au long du mois de mai, les Allemands enchaînent les attaques meurtrières sur le sommet du Sudel.
5 Mai 1916 – Une tempête s’abat sur les sommets vosgiens. Ce phénomène exceptionnel est d’une extrême violence selon les témoignages de l’époque.
7 Mai 1916 – Les Allemands bombardent le « doigt » du Sudel avec des obus de gros calibre. On recense 3 morts du côté Français.
10 Mai 1916 – Les Allemands récidivent faisant à nouveau 3 morts dans les rangs Français.
31 Mai 1916 – Bombardement intensif par mortiers de tranchées sur le « doigt ».
Escarmouches dans les lignes Allemandes
Durant tout le mois de juin, les deux armées s’échangent des tirs d’artillerie, essentiellement entre Sudel III et les positions du « doigt ».
Début juillet, les Français parviennent à s’infiltrer dans les lignes Allemandes et capturent 13 soldats ennemis. Malheureusement, 5 hommes de l’armée Françaises perdent la vie dans cette action commando.
Le mois de juillet s’achève entre « escarmouches » Françaises sur les lignes ennemies. Les Français se spécialisent dans cette forme de guerre, qui consiste à infiltrer les Stützpunkte pour éliminer l’adversaire sur ses propres positions. Il s’agit des prémices des futurs « corps francs » qu’on appelle aujourd’hui les commandos.
Août 1916 – Pour empêcher les soldats Français de s’infiltrer, les Allemands électrifient leurs protections au Sudel III. Un double réseau, de barbelés et de clôtures électrifiées, protège à présent les positions ennemies.
Jusqu’au 18 Septembre, les Français mènent des travaux de renforcement sur les lignes du « doigt » : forages de mines, amélioration des tranchées par chicanes…
Au cours de cette période, 1 soldat Français décède par jour en moyenne.
Durant le mois d’octobre 1916, de très violents bombardements Allemands sur le « doigt » vont causer des dégâts matériels considérables. Les tranchées et les boyaux de communication français sont totalement détruits.